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Le blog du G. P. S.

Le blog du G. P. S.

Depuis décembre 2008 à Toulouse, le GPS (Groupement Pour la défense du travail Social) se bat contre les atteintes portées aux personnes accompagnées du secteur social. Pour ce faire de multiples actions ont été menées en faveur du droit de ces personnes.


"Le vote, très aléatoire, des sans-abris de Toulouse":

Publié par Le blog du G. P. S. sur 18 Avril 2012, 06:00am

Catégories : #Documents

Article de  Samuel Vasquez, paru le 14 avril sur Libération.fr

 

"Les sans-logis ne sont pas tout à fait à la rue... En matière politique au moins.

Selon la loi de 1998 contre les exclusions, tout SDF peut s’inscrire sur les listes électorales à condition d'être de nationalité française, de jouir de ses droits civiques et de fournir une attestation... de domicile.


Laquelle attestation leur est délivrée par tout organisme public social agréé, tel Emmaüs. Rencontres :


David, 34 ans, se retrouve de nouveau à la rue depuis quelques jours. Ce qui ne l'empêche pas de suivre la campagne présidentielle au hasard des journaux qu’il ramasse ça et là. Peut-être même ira-t-il voter. «À gauche, dit-il, ou alors, Bayrou».
La promesse faite par Nicolas Sarkozy en décembre 2006 selon laquelle aucun sans-abri ne devait plus dormir sous les ponts en 2008 le laisse sans réaction. Sinon un haussement d'épaules: «avec toute cette misère, que voulez-vous que les politiques fassent?» Eligible à un logement social, David veut faire confiance aux services municipaux et quitter définitivement la rue. Il patiente, le temps que son dossier soit instruit.


Pierre, 26 ans dont 7 passés à la rue, n’a pas l’accent toulousain. Il est Strasbourgeois d’origine. Il va et vient de ville en ville, accompagné de ses deux chiens. Boulanger de formation, «Pierrot» lit lui aussi la politique à travers la presse quotidienne gratuite. Il est allé voir Mélenchon en meeting place du Capitole. Et il voterait bien pour lui. Même s'il juge que les candidats trouvent de l'argent pour financer leur campagne, «mais, une fois élus, n’en ont jamais pour la rue».


Voter? La question ne se pose pas pour Hafid, marocain sans-papier. En France depuis un peu moins de deux ans, c’est en alternant tutoiement et vouvoiement qu’il fait part de son intérêt pour ces élections. Il ne dira toutefois pas lequel des candidats aurait ses faveurs. Il assure tout de même que sa voix n’irait «jamais» au Front National...


Au nombre de 6000 pour la seule ville de Toulouse et bien plus dans le département, «les sans-abris sont lucides et ne croient plus aux promesses des politiques», estime Stella Montebello, bénévole à l’antenne toulousaine des Enfants de Don Quichotte. «Bien sûr, reprend-elle, nous leur conseillons de prendre part aux élections (...), mais pour une personne sans-abri, l’urgence ne se situe pas là.»


Et de rappeler que l’association demande avec insistance à la municipalité de mettre en œuvre la loi de réquisition, datant de 1945, qui permet au Préfet d’installer d’office dans des logements vacants depuis plus de 6 mois, des personnes mal-logées ou sans-logis, éligibles à un HLM.

Mais cette loi de réquisition ne fait pas recette comme argument de campagne..."

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