Le Monde.fr | 04.09.2014 à 09h49 • Mis à jour le 04.09.2014 à 12h42 | Par Morgane Tual
Parmi les différentes révélations du livre de Valérie Trierweiler sur ses dix-huit mois passés à l'Elysée, un « trait d'humour » attribué à François Hollande a provoqué l'émoi :
« Il s'est présenté comme l'homme qui n'aime pas les riches. En réalité, le président n'aime pas les pauvres. Lui, l'homme de gauche, dit en privé : “les sans-dents”, très fier de son trait d'humour. »
Cette anecdote recouvre une réalité bien moins légère que le ton employé, d'après l'ex-première dame, par le président Hollande. En France, l'accès aux soins dentaires n'est pas le même pour tous, et les plus démunis sont les premiers à souffrir de leur coût.
Selon une étude de l'IFOP, pas moins de 35 % des Français, soit plus d'un sur trois, ont déjà renoncé à des soins dentaires pour des raisons financières.
Parmi les personnes qui renoncent à se faire soigner, 46 % ne disposent pas de couverture complémentaire et près de la moitié sont non diplômées.
C'est chez les personnes les plus pauvres que la situation est la plus grave. Les personnes soignées dans les centres d'accueil de l'ONG Médecins du monde en France souffrent par exemple de 3,2 caries en moyenne. Soit deux de plus que le reste de la population du pays.
L'état de santé dentaire des patients est « particulièrement dégradé » chez les patients de plus de 40 ans, note l'organisation dans un rapport. Les plus de 60 ans comptent en moyenne quinze dents absentes.
Lire aussi les témoignages : Des dents en moins, et pas les moyens
- Morgane Tual
Journaliste au Monde