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Le blog du G. P. S.

Le blog du G. P. S.

Depuis décembre 2008 à Toulouse, le GPS (Groupement Pour la défense du travail Social) se bat contre les atteintes portées aux personnes accompagnées du secteur social. Pour ce faire de multiples actions ont été menées en faveur du droit de ces personnes.


L'Urgence dans la presse:

Publié par Le blog du G. P. S. sur 10 Février 2012, 07:00am

Catégories : #Documents

Article de Angela Bolis paru sur LeMonde.fr le 9 février 2012

La préfecture du Rhône l'avait pourtant assuré : "personne ne reste à la rue". Mais en réalité, dans la nuit du 6 au 7 février à Lyon, cent treize personnes ont composé le 115, le numéro d'urgence sociale, sans recevoir de solution d'hébergement. La nuit suivante, ce chiffre s'est stabilisé à cent cinq personnes, affirme Baptiste Meneghin, administrateur dans le Réseau des professionnels de l'urgence sociale. "Dans l'impossibilité, faute de solutions d'hébergement, de prendre en charge toutes les personnes à la rue à Lyon, inquiets pour la survie des hommes, femmes et enfants demeurant à la rue, nous, professionnels de l'urgence sociale, lançons un cri d'alarme. Va-t-on attendre le premier mort de froid à Lyon pour daigner s'émouvoir de cette situation ?", s'inquiète l'association. 

Pour Baptiste Meneghin, depuis que Benoist Apparu a prié les préfectures de satisfaire 100% des demandes d'hébergement d'urgence le 3 février, "les préfets sont entrés dans un déni de la réalité". A Lyon, la préfecture a finalement confirmé cette centaine de demandes non pourvues, alors que la chute des températures justifiait le déclenchement du niveau 2 du plan grand froid. Elle a expliqué à l'Agence France Presse que ces personnes "avaient une solution, même précaire, en logeant dans de la famille ou chez des amis, par exemple". Impossible, réagit le travailleur social : elles n'auraient pu être comptabilisées comme "sans solution" si elles avaient signalé, justement, une solution alternative. "A moins qu'une cage d'escalier ou une voiture soient considérées comme des solutions alternatives...", raille-t-il.

La préfecture du Rhône a également argué que "certaines personnes sont orientées vers les places disponibles et ne s'y présentent pas, ou alors elles visitent les lieux et repartent". Là encore, Baptiste Meneghin tique. Selon lui, si des places sont parfois laissées vacantes dans les lieux d'accueil ouverts en urgence, c'est, sauf cas marginaux, à cause de problèmes d'organisation : un gymnase qui ouvre dans un quartier difficile à trouver, le signalement trop tardif de personnes qui ne se sont pas présentées...


 

TRÈS PEU DE REFUS À PARIS 

S'il est difficile de vérifier le nombre réel de demandes d'hébergement non pourvues dans le reste de la France, la situation semble avoir été mieux anticipée à Paris. Car la capitale dispose d'un grand réservoir de places qu'elle ouvre uniquement en situation d'urgence, note Baptiste Meneghin. Selon ses informations, une dizaine de personnes sont toutefois restées sans solution d'hébergement malgré leur appel à l'aide, chaque nuit depuis le début du plan grand froid. La préfecture affirme elle que toutes les demandes ont pu être pourvues, depuis que 1 512 places ont été ouvertes spécialement pour ce volet 2 du plan grand froid. 

"Nous n'avons aucune remontée de personnes qui voudraient être logées et qui ne le peuvent pas, affirme Didier Piard, directeur de l'action sociale à la Croix-Rouge. Le seul souci c'est, au contraire, notre capacité à aller vers les gens qui ne demandent rien, et même qui ne veulent pas quitter leur abri dans des campings, des endroits isolés, ou par exemple les tentes au bois de Vincennes."


DES MISES À L'ABRI TRÈS PRÉCAIRES ET TEMPORAIRES

Comment expliquer, alors, que chacun – ou presque – trouve un toit en ces nuits glaciales quand le manque criant de places d'hébergement d'urgence a été récemment relevé par divers rapports ? Pour mémoire, après un dossier de la Cour des comptes qui préconisait, mi-décembre, d'augmenter les moyens dans l'hébergement d'urgence, un rapport du député UMP Arnaud Richard avançait, fin janvier, le chiffre d'un déficit de 70 000 places. En janvier aussi, le baromètre sur le 115 (PDF) de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale montrait que cet hiver "près de la moitié des appels [au 115] se sont soldés par une réponse négative". Dans certains départements, les non-attributions de places en foyers d'hébergement peuvent même atteindre 65 %, jusqu'à 88 % dans le Rhône et 91 % dans la Loire, selon la Fnars. Le premier motif de ces refus est l'absence de places disponibles.

Car il ne faut pas confondre les places d'hébergement d'urgence et les "mises à l'abri", qui entrent en jeu dans le cadre du plan grand froid. Ici, il s'agit de lits dans des gymnases, des salles municipales, des locaux d'association... Bref, un dispositif précaire et temporaire, souvent improvisé, et qui disparaîtra dès la fin du dispositif d'urgence. A Toulouse, Pierre Cabanne, infirmier de rue dans l'équipe mobile sociale et de santé, note que le plan a permis de "caser 122 personnes" – même si c'est "plusieurs familles dans un bungalow, sans intimité, ou des lits de camp dans un gymnase qu'il a fallu quitter car il y faisait 10 °C". Mais il n'oublie pas la suite : "ce sont 122 personnes qui seront à la rue dès que la température remontera au-dessus de zéro, et qui correspondent à peu près au taux de refus du 115 en temps normal"."


Article de Flora Genoux, paru dans LeMonde.fr le 30 janvier 2012:

 

 

 

 

Les effectifs du Samu social vont être renforcés avec le plan grand froid.

Les effectifs du Samu social vont être renforcés avec le plan grand froid. REUTERS/© Stephane Mahe / Reuters

La nuit approche et pour la première fois, Boubacar comprend qu'il n'aura pas d'endroit où dormir. C'est la veille de Noël, il appelle le 115 : "pas de place", lui répond-on. Son allure débonnaire se teinte d'embarras lorsqu'il évoque, quelques semaines plus tard, ces quelques nuits passées à la gare ou sur un banc public : "j'étais désespéré, désemparé (...), je suis tombé bien bas". Trois jours après son premier appel et à l'issue d'une heure de communication avec le Samu social, il trouvera finalement une place à l'Armée du salut, au Fort de Nogent (Val-de-Marne). Aujourd'hui, il s'estime chanceux : il pourra rester dans sa chambre jusqu'au 31 mars, date de la fermeture annuelle du centre alors que la majorité des hébergements d'urgence s'obtiennent pour une nuit ou deux. Son histoire ressemble à celle de nombreux autres occupant du foyer : perte d'emploi, séparation, plusieurs années dans des logements précaires...

 

Boubacar s'installe pour la collation distribuée en fin d'après-midi aux bénéficiaires de l'Armée du salut.

Boubacar s'installe pour la collation distribuée en fin d'après-midi aux bénéficiaires de l'Armée du salut. LeMonde.fr/Flora Genoux

 "IL FAUT QU'ON SE LES CAILLE POUR GÉRER LES SDF"

Comme le premier appel de Boubacar, 49 % des demandes ont essuyé un refus en décembre, d'après la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars). En cause, un dispositif d'hébergement d'urgence sous dimensionné avec un déficit d'environ 70 000 places, selon un rapport parlementaire remis le 26 janvier. Les corapporteurs de ce rapport, Arnaud Richard (UMP) et Danièle Hoffman-Rispal (PS), soulignent la tension extrême entre le manque de structures d'accueil d'une part et une population sans domicile qui a probablement doublé depuis 2000 d'autre part. En décembre pourtant, le gouvernement avait rejeté l'éventualité d'augmenter les capacités d'hébergement d'urgence. "Il est possible de limiter la demande par la prévention et de mieux y répondre par l'accélération des sorties vers le logement", avaient alors avancé le secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu et sa ministre de tutelle Nathalie Kosciusko-Morizet.

A cette difficulté s'ajoute une "gestion au thermomètre" de l'hébergement dénoncée par les acteurs sociaux. Du fait d'un hiver clément, le volume de places mises à disposition a été longtemps réduit. Depuis ce week-end, et la chute des températures, le plan grand froid – enclenché lorsque les températures sont négatives le jour et comprises entre - 5 °C et - 10 °C la nuit – a pu être décrété dans plusieurs départements, permettant l'ouverture de places d'hébergement supplémentaires pour les sans domicile fixe et le renforcement des équipes du Samu social.

Une logique dénoncée par l'Observatoire national du 115 (pdf) qui s'émeuvait, dans une étude publiée le 13 janvier, de voir des places inexploitées, car réservées au plan grand froid, alors que de nombreux SDF dormaient à la rue. Au moment de la publication de ce rapport, 150 places étaient ainsi bloquées dans la capitale. La polémique déclenchée par le texte a poussé les autorités à agir, et à mettre à disposition les places disponibles avant même l'arrivée de la rigueur hivernale. Au Fort de Nogent, l'Armée du salut a ainsi vu ses 23 places non disponibles débloquées alors que les températures étaient encore positives. Toutes ont été immédiatement remplies.

"Il faut attendre qu'on se les caille pour gérer les SDF", s'insurge Juliette Laganier, chargée de mission "lutte contre l'exclusion" à la direction de l'action sociale de la Croix-Rouge. Selon le collectif Morts de la rue, autant de SDF meurent dans la rue l'été que l'hiver. "Les collectivités gèrent la question de l'hébergement d'urgence à l'aune des cas d'hypothermie", déplore Arnaud Richard, dont le rapport préconise ainsi la conservation des places ouvertes l'hiver pendant le reste de l'année. Selon le parlementaire, on dénombre 82 600 places en hébergement d'urgence l'été tandis que 9 300 places complémentaires sont ouvertes l'hiver. "Sur certains secteurs, la variation entre la période hivernale et le reste de l'année est de 50 %", considère de son côté Mathieu Angotti, directeur général du Fnars.


 DÉCLENCHER L'ACCOMPAGNEMENT SOCIAL

Pour la Fnars comme pour les auteurs du rapport parlementaire, la meilleure façon de contenir l'urgence est la prévention. "Il faut déclencher tout de suite l'accompagnement social. En hôtel ou en gymnase, on tourne en rond, il faut une adresse, la possibilité de poser les bagages", préconise Mathieu Angotti.

A l'étage de l'Armée du salut, de la musique s'échappe d'un dortoir, l'une des deux chambres de femmes, sept places chacune sur les 160 places que compte le centre. Cela fait un peu plus de deux mois que Grâce (le prénom a été changé) est arrivée. Sur le mur au-dessus de son lit, des photos de son fils, de moments festifs. La jeune femme de 25 ans a les mots amers : "Si j'avais su que c'était comme ça, je ne serais pas partie pour des gifles sur la figure." Elle a quitté son foyer pendant l'été, car son mari la battait. A l'évocation de son fils, placé en famille d'accueil, Grâce laisse échapper des larmes. Inscrite en intérim dans la vente, elle raconte ses journées d'été, "tu te balades dans la rue, avec pas grand-chose sur toi". Elle se rappelle de la difficulté à composer le 115 les premiers jours. "Pour moi, c'était pour les SDF", exprime-t-elle avec embarras. Elle appelle ensuite le Samu social tous les jours, à plusieurs reprises afin d'avoir une place pour la nuit. "Parfois je quittais le travail et je ne savais pas où aller", raconte-t-elle.

 

Grâce a ramené quelques affaires à l'Armée du salut. Chaussures de sortie côtoient des sandalettes d'été, quelques bijoux et des photos collées sur les murs.

Grâce a ramené quelques affaires à l'Armée du salut. Chaussures de sortie côtoient des sandalettes d'été, quelques bijoux et des photos collées sur les murs. LeMonde.fr/Flora Genoux


Ce sera des chambres dans des foyers, pour une nuit avec départ obligatoire au petit matin. Les collectivités peuvent aussi loger dans des hôtels, pour des séjours plus longs ou ouvrir des gymnases, l'hiver, pour une nuit. Selon Arnaud Richard, cette gestion à l'urgence, outre le coût humain, présente un coût économique, un milliard d'euros par an selon le député. "A court terme, une nuit d'hôtel coûte peu cher, renchérit Mathieu Angotti, mais être coincé pendant trois ans à l'hôtel, c'est très coûteux."

Le rapport corapporté par Arnaud Richard préconise plusieurs pistes : repenser le rôle des commissions de coordination des actions de préventions des expulsions qui pourraient "donner une chance" aux personnes en situation d'impayés, porter davantage d'attention au public vulnérable comme les jeunes sortant de l'Aide sociale à l'enfance. Le rapport propose encore d'inciter les communes à construire des hébergements d'urgence en "bonifiant" ces hébergements dans le cadre de la loi SRU. Le taux obligatoire de logement sociaux à atteindre (20 %) pourrait également être relevé dans les zones les plus sensibles. Enfin, le rapport propose une meilleure communication entre les acteurs sociaux afin que les dossiers soient traités de façon plus efficace.


"C'est toute l'histoire du logement d'abord, note Mathieu Angotti, dès qu'on détecte une situation d'urgence il faut mettre le paquet tout de suite, quitte à investir beaucoup d'argent les premiers jours." Selon les calculs de la Fnars, il existe actuellement un travailleur social pour 30 à 50 personnes, "il faudrait un travailleur pour 2 à 5 cas les premiers jours de l'accompagnement", estime Mathieu Angotti. La Fnars cite l'exemple de la Finlande où le modèle révèle un meilleur "retour sur investissement". L'hiver comme l'été, "le moins cher reste de donner une chance à l'autonomie", résume Mathieu Angotti. "

 

 

Article paru de Louis Morice, paru sur tempsreel.nouvelobs.com le 6 février 2012:
 "   Hébergement d'urgence : le nombre de places en question
Hébergement d'urgence : le nombre de places en question

En dehors du plan Grand Froid, plusieurs dizaines de demandes restent sans solution chaque nuit.

 

 

Une maraude du Samu social à Paris. (Capman - Sipa)

Une maraude du Samu social à Paris. (Capman - Sipa)

 

Lorsque le président du Samu social, Eric Molinié, se félicite du "zéro demande non pourvue" (DNP) depuis le début de la vague de froid, la ville de Paris ne partage ni sa satisfaction, ni son enthousiasme. Dans un communiqué publié jeudi 2 février, la mairie affirme en effet qu'une cinquantaine de personnes, des hommes seuls généralement, ont contacté le 115 sans obtenir de solution d’hébergement. La ville avait alors complété son dispositif Grand Froid qui mobilise 513 hébergements supplémentaires en ouvrant un gymnase dans le 12e arrondissement pour 60 places.

"Le chiffre de la Mairie de Paris est juste mais il s'agit d'appels passés dans la journée", explique Eric Molinié. Et l'engagement du Samu social pour limiter au maximum les "demandes non pourvues" ne démarre qu'à partir de 20h. "Bien sûr, 50, c'est toujours trop. Mais il faut mettre ce chiffre en regard des 1.500 appels que nous traitons chaque soir."

41 demandes non pourvues dans la nuit du 30 janvier

Adjointe socialiste en charge de l'exclusion à Paris, Olga Trostiansky rebondit sur ces chiffres et rappelle qu'au-delà de ces 1.500 appels traités chaque jour, 400 restent sans réponse, le Samu social n'ayant pas les moyens nécessaires pour répondre à tous. Elle précise aussi que le fameux "zéro DNP" n'est atteint que depuis le déclenchement du plan Grand Froid avec la mise à disposition de gymnases par la ville. "Le 30 janvier, il y avait encore 41 DNP la nuit", explique Olga Trostiansky pour qui "il suffit d'aller le soir dans la rue pour voir que des gens y dorment. Soit on n'a pas pris leur appel, soit il n'y avait plus de place. Alors, le zéro DNP par Grand Froid, c'est bien le moins."

Selon le dernier rapport d'activité du Samu social, entre l'hiver 2007/08 et l'hiver 2010/11, le nombre de demandes non pourvues a baissé de 22%, passant de 17.044 à 8.222. Une réussite entachée par la démission fracassante du président fondateur du Samu, Xavier Emmanuelli en juillet denier. Il dénonçait alors une situation budgétaire "qui n'est plus gérable."

Baisse de 30% des crédits du Samu social en 2012

Et le budget du Samu social ne laisse pas d'inquiéter. L'Etat a effectué deux versements en fin d'année pour permettre au Samu de finir 2011 sans faire de vagues. Le 22 décembre dernier, la ville de Paris s'est pourtant alarmée d'un budget prévisionnel 2012 du Samu en baisse de 27,8 millions d'euros : une diminution de près de 30% des crédits accordés par l'Etat. Elle n'a d'ailleurs pas voté ce projet de budget.

"La seule réponse de l'Etat pour le moment, c'est 'ne vous inquiétez pas, il y aura des réajustements si nécessaire'", souligne Olga Trostiansky qui ajoute "le budget 2012 du Samu social est à peine au niveau de celui de 2011 au mois de septembre alors que les besoins sont clairement en hausse." En dehors des périodes de plan Grand Froid, la mairie estime entre 150 et 200 demandes d'hébergement non satisfaites faites aux 115 chaque jour.

La question des moyens est aussi pointée dans le rapport parlementaire sur l'hébergement d'urgence de Danièle Hoffman-Rispal (PS) et Arnaud Richard (UMP) qui estime à 70.000 le manque de places d'hébergement. Sur la seule Ile-de-France, Daniel Canepa, préfet de région, chiffre ce manque de places à 13.000.

Ouvrir 24h/24 mais avec quel financement ?

La ville de Paris demande désormais une réforme de statut du Samu social : "Il faut pouvoir obliger toutes les communes de la région à agir. Pour le moment, Paris concentre à elle seule 60% de l'hébergement d'urgence", explique Olga Trostiansky pour qui "l'objectif est modeste et humble, mais permettre de faire se rencontrer les différentes structures du Samu social avec une coordination interdépartementale, ce serait déjà énorme."

Quant à la demande du secrétaire d'Etat au logement, Benoist Apparu, d'ouvrir les centres d'urgence 24 heures sur 24, elle fait vivement réagir l'adjointe en charge de l'exclusion : "Nous le demandons depuis longtemps. Nous y sommes tout à fait favorables, mais ça ne s'improvise pas. Il faut des moyens financiers. Que le secrétaire d'Etat commence par revoir les budgets des associations en charge de l'hébergement qui ont été diminués. Il faut que l'Etat s'engage." "

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