Les professionnels de l’urgence sociale sont en grève aujourd’hui. Ils dénoncent le manque de places pour accueillir les SDF, notamment dans le centre ville.
Chaque soir, le même constat : des dizaines de sans-abri ne trouvent pas de places en centre d’hébergement d’urgence à Toulouse. "Entre 50 et 90 personnes sont refusées quotidiennement par le 115 : les lois ne sont pas respectées et nous en appelons au Président de la République car nous ne pouvons pas continuer à être témoins de la souffrance des gens", explique Annabelle Quillet, porte-parole du collectif toulousain des salariés de l’urgence sociale qui sont en grève aujourd’hui dans plusieurs grandes villes de France.
Pour Pierre Cabanes, infirmier spécialisé dans l’accompagnement des grands précaires, la situation s’est empirée ces derniers mois depuis la fermeture des deux foyers de l’Hôtel-Dieu et de Lapujade. "La Préfecture a bien proposé un lieu de substitution, zone Thibault, mais ça ne répond pas aux besoins des personnes les plus fragilisées qui vivent en centre-ville", témoigne-t-il. Sans compter sur la fermeture au 30 mars – date de la fin de la trêve hivernale - de la halte de nuit cours Dillon ainsi que des deux foyers qui accueillent couples et familles à Muret.
Mais côté Préfecture, on refuse l’ouverture de places supplémentaires en hébergement d’urgence pour compléter le dispositif actuel de 400 lits. « C’est un choix assumé, justifie Yann Ludmann, sous-préfet en charge de la cohésion sociale. Notre politique s’oriente vers une réponse plus durable, via l’augmentation du parc de logement social (+3 600 logements en 2010) ou la création de maisons relais où il y a un véritable accompagnement des personnes (240 ont été crées depuis 2007)".
Julie Duquenne
Métrofrance.com