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Le blog du G. P. S.

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Depuis décembre 2008 à Toulouse, le GPS (Groupement Pour la défense du travail Social) se bat contre les atteintes portées aux personnes accompagnées du secteur social. Pour ce faire de multiples actions ont été menées en faveur du droit de ces personnes.


"Il faut gagner la bataille du logement"

Publié par Le blog du G. P. S. sur 16 Février 2012, 07:00am

Catégories : #Archives partout 2012

Article de Christophe Robert, paru le 12 février sur activistes2012.blogs.liberation.fr

 

"Tout le monde a besoin d’un logement. Et si l’on considère que 10 millions de personnes sont aujourd’hui touchées par la crise du logement, cette question devrait naturellement s’imposer (à l’instar de l’emploi) comme un thème majeur des élections présidentielles. Ca n’a pourtant pas été le cas lors des élections précédentes et si les choses semblent un peu bouger à l’orée des échéances de 2012, la partie n’est pas pour autant gagnée. Comment expliquer qu’en dehors de slogans (« la France de propriétaires » voulue par l’actuel Président de la République ou le « zéro Sdf » affiché par la gauche en 2002 par exemple) ou de quelques allusions au détour de discours plus généraux, cette question n’occupe pas la place qu’elle devrait?

Plusieurs hypothèses peuvent être avancées. « C’est un dossier trop compliqué et trop technique » diront les uns : ce qui n’est pas faux, mais est-ce une raison suffisante pour ne pas agir ? « C’est un marché qui, comme d’autres, finira bien pas s’autoréguler et satisfaire tous les besoins » : alors là pour le coup les millions de personnes confrontées à des difficultés de logement savent à quel point cette affirmation est fausse. « C’est une politique qui coûte cher », diront d’autres ; sans doute mais tout dépend de quoi on parle : n’est-il pas plus pertinent économiquement d’aider une personne à accéder à un logement plutôt que lui payer de coûteuses nuitées d’hôtel ? Et puis, décider d’encadrer les loyers, ça ne coûte pas, que je sache, un centime d’euro (mais ça impose de changer de logique politique). D’autres enfin hésiteront à lancer des grands chantiers dans le domaine du logement, considérant que le bénéfice électoral sera faible et/ou que les effets n’en seront visibles que sur le long terme.

 

Bref, les raisons de ne pas agir font florès. Mais on peut aussi regarder les choses autrement. Tout d’abord, 10 millions de personnes touchées par la crise (budget logement trop élevé, surpeuplement…) dont 3.5 millions de mal-logées (personnes vivant à la rue, dans des campings ou des logements indignes…), ça commence à faire beaucoup pour justifier l’inaction politique. Et puis le divorce entre le politique et les citoyens dont on ne cesse de parler, ne trouverait-il pas un bout de réponse si l’on traitait réellement les sujets qui préoccupent nos concitoyens, notamment les jeunes, qui sont parmi les plus durement touchés par la crise du logement ?

 

Alors où en est-on à cette étape de la campagne de 2012 ? A la grande surprise de tous les observateurs, ça démarre plutôt bien. Sans évoquer le fond à proprement parler, le Président de la République a fait référence à la question du logement lors de son intervention télévisée du 29 janvier et y a consacré une allocution à Longjumeau le 2 février. Le candidat PS a affirmé dans son discours du Bourget vouloir faire de la question du logement l’un des sujets majeurs de sa campagne et de son mandat. Et le 1er février, lors de la présentation du rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre, 4 candidats (François Bayrou, François Hollande, Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon) ont signé le « contrat social pour une nouvelle politique du logement » que la Fondation leur a soumis (Henri Guaino représentait l’Elysée mais n’a pas été invité à le signer, n’étant pas candidat).

 

Un document ambitieux qui traite, de la nécessaire relance de la production de logement, de la régulation des prix en passant par la protection des plus fragiles et la lutte contre la ségrégation territoriale. Alors évidemment, « signé n’est pas gagné ». Mais cet engagement formel et les récentes déclarations des candidats sur l’ancrage de la crise, la flambée des prix et ses effets sur les plus fragiles comme sur les classes moyennes, constituent à n’en pas douter un bon point de départ. Reste à s’assurer que la campagne ne « dévie » pas trop rapidement de ces sujets majeurs (la tentation sera grande au fil des semaines à venir). Et surtout qu’elle conduise à une action politique digne de ce nom une fois les élections passées. Mais ça, c’est à nous tous d’y veiller pour éviter que la bataille du logement ne soit perdue comme celle de l’emploi l’a été depuis plusieurs décennies !"

 

Christophe Robert

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