Communiqué de presse d’Act Up Sud-ouest : vendredi 24 février 2012
La France forte du président/ candidat Sarkozy :
C’est irresponsabilité et cynisme !
« Je veux, si je suis élu président de la République, que d'ici à deux ans plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid. » [...] « Le droit à l'hébergement, c'est une obligation humaine. Si on n'est plus choqué quand quelqu'un n'a plus un toit lorsqu'il fait froid et qu'il est obligé de dormir dehors, c'est tout l'équilibre de la société, où vous voulez que vos enfants vivent en paix, qui s'en trouvera remis en cause. » Tels sont les mots que Nicolas Sarkozy avait prononcé en décembre 2006. Il est vrai que les promesses n’engagent que celles et ceux qui y croient….tant la distance entre le poids des mots du futur Président de la République française et la réalité de la situation des SDF en France, en 2012, s’apparente à un gouffre.
Dans la vraie vie, mercredi 22 février 2012, la préfecture de la Haute Garonne a annoncé la fin du plan grand froid à Toulouse. Pour rappel, lorsque les températures deviennent négatives, les préfectures demandent aux collectivités locales (Mairies) de réquisitionner des bâtiments (gymnase…) afin d’héberger de 22h à 7h du matin les personnes sans abris. Ainsi, la seule réponse apportée par le président du peuple c’est de parquer les personnes sans logement dans des bâtiments, sans intimité et confort et de les remettre à la rue au petit matin…et cela uniquement lorsque les températures sont négatives. Les autres jours de l’année (c'est-à-dire ceux avec des températures supérieure ou égales à 0°), les travailleurs sociaux du 115 doivent eux gérer la pénurie de places dû au désengagement de l’Etat dans une de ces missions … Mais à Toulouse comme ailleurs, le 115 ne dispose pas de places d’hébergement suffisantes (80% des réponses du 115 faites aux personnes sont négatives)… Au delà de l’irresponsabilité de nos décideurs politiques et technocrates, nous devons supporter leurs cynismes et leurs incompétences tels les conseils de la secrétaire d’Etat à la santé, Norra Berra, qui le 6 février en pleine période de grand froid, recommandait aux SDF de ne pas sortir de chez eux. Et pour ne pas être en reste, une responsable de la préfecture de la Haute Garonne se félicitait de la sorti « digne » du plan grand froid sur Toulouse. Cette personne, certainement bien au chaud chez elle, n’était pas mercredi soir devant l’espace social du «grand Ramier » où plus d’une trentaine de personnes, soutenue par diverses associations, étaient en demande de solutions pour éviter de dormir à la rue. Les travailleurs sociaux du 115, en grève depuis le 20 février, sans que cela n’inquiète la préfecture, ont dénombré plus de 120 demandes ce soir là, restées sans réponse (pendant cette période, à 19h, ils ont continué d’orienter, à leurs initiatives, les personnes sur les quelques places d’hébergement possible). Pour seule réponse, une vingtaine de policiers ont évacués les sans domiciles de l’enceinte du site (ils étaient sur le parking) pour les mettre face à la rue, à la recherche d’un lieu pour dormir, au froid (avec une température de -4°). Pour répondre à cette urgence, les représentants associatifs ont réquisitionné un bâtiment pour la nuit, sans chauffage, mais avec un toit. Associations qui ont réquisitionné plus de 5 lieux sur Toulouse, depuis plusieurs semaines, pour y loger des hommes, des femmes, seul-e-s ou en famille avec leurs enfants. Alors que la réquisition est inscrite dans la loi la préfecture de la Haute Garonne n’a pour seule réponse que l’assignation en justice des personnes qu’elle tient pour responsables de ce qu’elle semble juger comme un désordre.
Parce que les conditions de vie participent pleinement à la réussite thérapeutique des personnes malades, et que les personnes séropositives doivent être logées de façon stable favorisant une bonne observance au traitement,
Parce que la rue tue de plus en plus (265 SDF sont morts en 2008, 358 en 2009, 414 en 2010 (22 à Toulouse)), Act Up Sud-ouest participe aux différentes actions de soutien aux personnes sans abris et exige de l’Etat français :
- L’arrêt des expulsions et des remises à la rue sans relogement,
- L’application de la loi de réquisition,
- Des moyens financiers et humains pour qu’enfin le 115 puissent proposés des solutions d’hébergement à tous et à toutes, toute l’année et dans des conditions respectant l’intimité, le confort et la dignité des personnes hébergés,
- La mise en place d’une politique du logement,
- Qu’il respecte ses engagements concernant le Droit au logement Opposable (DALO) et du Droit A
l’Hébergement Opposable (DAHO).
Contact presse : Guy MOLINIER : 06 18 41 20 99